Nous avons reçu dans la boite à lettres du club, une magnifique carte postale de notre plus belle plume Olivier V., qui nous livre son compte rendu du Spring Touch 2016.
Comme c'était écrit très petit, je l'ai copié-collé dans l'article qui suit.
Bonne lecture !
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Cher Y****,
Comme tu souhaitais que l’on rendît compte de notre tournoi de Touch à Nantes le samedi 7 mai, je t’adresse ce petit récit que, peut-être, tu trouveras touchant. Si des taches de café timbrent la carte postale, ne m’en veuille pas et tiens-les pour des autocollants de voyage sur un sac de sport : je me trouve au travail, c’est-à-dire devant la machine à café. Je te préviens : la carte est petite, ce sera donc tassé.
N’avais-tu pas toi-même déclaré que le compte rendu pourrait prendre n’importe quelle forme ?
Nantes, c’est beaucoup de verdure (donc de splendides pelouses), mais aussi un léger vent marin et du soleil. Du coup, nous avons sorti les maillots, ce samedi. Nous en avons même prêté un à Cécile, qui visitait TR91 et grâce à qui nous étions six femmes et six hommes – dont trois jeunes, ainsi que deux débutants officiellement moins jeunes. Cécile avait bien compris notre philosophie : nous étions en tongs, elle marchait pieds nus.
Alors, bien sûr, dès 9h30, les Belettes de Nantes ont voulu nous faire passer pour des touristes. Moi, j’aime bien les belettes : c’est tout doux. D’ailleurs, elles n’ont mordu qu’une fois, à part laquelle elles nous ont laissés visiter leur terrier. Très joli, avec beaucoup de couloirs à explorer – alors nous nous y sommes souvent engouffrés. Ainsi le score s’est-il creusé … Je te disais bien que les Nantais sont fort accueillants !
Bref, un souvenir agréable avec une équipe solidaire et efficace, une ambiance déjà radieuse et une victoire méritée. Et j’aime encore plus les belettes.
À 10h30, suite de notre menu breton : les Ratafias d’Acigné. On ne peut même pas écrire qu’à défaut de far (mais au bar le flan parisien fleurait bon) ils aient fait un four, non : forts de l’expérience, de la tactique, de l’énergie et de la vélocité de nos anciens, Houda, Sophie, Yo’, Baptiste, Cédric, Fabien et de notre invitée Cécile, forts de la résolution, de l’application, du dynamisme et de la cohésion de nos jeunes ou débutants, Pauline, Solenn, Maxence, Julien et Olivier, nous avons simplement maîtrisé la partie pour la deuxième fois de la matinée.
En résumé : deux victoires au grand large en deux matches et une moyenne sur terre ferme d’un unique essai concédé.
Et on se repose un peu ! Et on plaisante ! Et on se soigne ! Et on patiente. Et on se divertit. Et on attend … Et on … Euh … Quand est-ce qu’on joue ?
Ah, 12h00, ça y est ! Direction : Jersey et son équipe nationale mixte. Moyenne d’âge : jeune. Âge de chaque joueur : la moyenne d’âge. D’accord : nous voici prévenus …
Surprise ! Avions-nous craint, leurs jambes et nos articulations, leur statut et nos stat’, de ne pas parler la même langue ? Nous nous trompions et le touch s’est dit de la même façon sur l’île anglo-normande et en Île-de-France ! Même si le rang de leur équipe surpassait le nôtre, nous nous sommes maintenus de plain-pied sur ce plat terrain de Babel Nantes : nous avions le pied ferme et la partie est restée ouverte.
Résultat : une défaite, certes, mais sur un faible écart, regrettable peut-être mais logique en fin de compte, incertaine jusqu’au bout, remportée par Jersey mais non pas concédée – une défaite également faite de bien belles réussites, pleinement honorable.
« À la croûte ! »
Pendant que Cédric, notre officiant barbu, offrait en sacrifice à la Terre ligérienne sa première assiettée, que nos jeunes supporters érigeaient avec nos B.N. (N.d.T. : Biscuiterie Nantaise) des châteaux de la Loire, nos espions gastronomiques étudiaient les salades locales en quête d’idées fraîches pour celles de T.I.P. samedi prochain
Ce qu’il fallait digérer ? L’annonce de notre prochain match, une demi-finale de cup contre la Team Kazoo, ce conglomérat de classe internationale. Moyenne d’âge : Jersey (mais pas celui de nos grands-mères tricoteuses !). Niveau de jeu : pas moyen du tout … Dès lors, un seul mot d’ordre : « Prenons plaisir à jouer ! » Et qui savait, après tout, si la girouette (weatherrooster) ne déjouerait pas en notre faveur, comme l’avait écrit Klee’ :
Déterrons un paquet de mouchoirs, au cas où
Nos poulets, les mouchant, l’offriraient aux Kazoo !
Fait mémorable : nous avons mené, 1 à 0. Dès 14h15. Fait subalterne : dès 14h16, le consortium de joueurs internationaux entreprenait de nous battre.
Ainsi avons-nous été, à notre tour, nettement vaincus – mais non sans de belles actions offensives ni une vaillante résistance défensive ! L’essentiel en avait même réchappé : la concorde en notre équipe et son exquise humeur !
Allez ! Le temps d’un match de plate, nous étions de retour sur le terrain, pour la petite finale contre les autres champions locaux – et organisateurs (merci à eux !) : les terribles Arrows.
Concentration. Détermination. Union. Pas de faux pas ; l’abnégation des jambes. Toutes nos forces et tout notre cœur – hardi !
Alors nous avons déferlé sur les Arrows … À la pause, à l’instar de nos deux premiers matches, la vague des adversaires avait déjà échoué : la seconde mi-temps ne renverserait plus rien, malgré des essais nantais et l’oubli d’un essonnien sur la feuille de match arbitrale.
Encore une victoire limpide : cela s’arrows ! (Mais la bouteille de la troisième place du tournoi a mystérieusement disparu dans le pack des Roosters, en même temps que des mains vernies dérobaient le ballon honorifique et que des doigts velus escamotaient les conserves mirifiques...)
Il nous restait à profiter, rustiquement allongés, pieds nus dans le gazon, la frimousse au soleil, d’une finale sans surprise, la victoire restant à la Team Kazoo, tenante du titre, contre une équipe jersiaise accablée par les blessures et ainsi privée de tout remplaçant. Classement définitif : 1ère la Team Kazoo, 2ème Jersey, 3èmes les T.R.91, 4èmes les Arrows, 5èmes les Ratafias, 6èmes les Belettes, 7ème T.P.A.G. et 8èmes les Pink Panthers (dont la mascotte avait pourtant marqué un essai en finale – avant le coup d’envoi !).
Comme il faisait beau, dans les cieux, dans nos yeux, notre équipe s’est encore récréée autour d’un feu de camp (sans feu : la tradition fout le camp !) pour se remémorer le meilleur de la journée … Outre notre excellent résultat collectif, nous avons tous salué la performance et la constance, dans un tournoi d’un tel niveau, de nos plus jeunes recrues, Pauline, Solenn et Maxence, en défense mais aussi en attaque puisque toutes avaient participé à nos essais. Des images de Yo’ notre capitaine, défenseur héroïque et plongeur émérite, de passes magiques de Sophie et de Cécile, d’un strike de Cédric (ce qui s’appelle parfois perdre la boule), d’offensives de Houda, de Baptiste et de Fab', de courses de Julien, de l’attelle gantée d’Olivier, de visages solaires (à la crème), de romans de Verne (va comprendre !) nous sont revenues... (Certains ont même échangé leurs selfies d’ongles désincarnés !...)
Alors, cher Y****, je ne sais pas pour les autres ; mais pour moi, quand rejaillit cette joie de jouer ensemble et dans la solidarité, cette joie de gagner même quand on a aussi perdu, cette joie des plaisanteries dans le respect mutuel, cette joie de vivre, sous un ciel clément, dans une harmonie sereine … Quand se rappellent à moi ces resplendissants sourires … Un tremblement se terre dans ma poitrine, qu’aucun essai ne marque mais qui s’inscrit dans ma mémoire avec un émouvant mouvement, et je songe que d’autres étaient ravis ailleurs également mais qu’en ce jour, entre deux explorations de la charmante Nantes, je me trouvais simplement, heureusement, au bon poste avec les bonnes personnes …
Bien à toi,
Jules V.
P.S. : désolé d’avoir, par manque de place, fini mon récit sur une serviette en papier ! Mais la Loire aussi a souvent débordé...
ouh la la c'est du haut niveau !!! Je pense qu'il y a eu plusieurs sortes de réactions face à ce compte-rendu....
RépondreSupprimerLe petit O. a dit " Ah je j...., il a mis des subjonctifs et du passé simple !!!"
Le grand A. a dit "Keskidit le mecieu...j'ai rien pigé !"
Le brave R. a dit "Merde, un type comme ça risque de me piquer mon poste de préz'...je vais devoir lui péter la main !"
La majorité a dit: "Ca rend sacrément bon en français le Touch ! ou Il n'y a pas que des profs de sport dopés et bodybuildés ou des instits à TR ?"
J'avoue que le subjonctif imparfait dès les premiers mots m'a fait frissonner de plaisir...
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