Le blog pour tout savoir de l'actualité "touchistique" du club Touch Roosters 91 (Pour mieux connaître le club, cliquez ici)

lundi 12 décembre 2016

Tournoi de Saint Nicolas vu par Dam

Damien, le fameux traître de Bourges, a participé au tournoi de Saint Nicolas et apparemment il a apprécié ! 
Bonne lecture ;)

----

Je suis un barbare. Par Crom, Odin et Toutatis, j’aurai le scalp de ces maudits Kituro. L’humiliation Berruyères n’est pas digérée et je n’aurai de paix que lorsque le Kituro ne sera plus que cendre et dévastation.

Ils ont l’audace de lancer le défi sur leurs terres. Les vils gredins, les usurpateurs. Riez fort tant que vous le pouvez. TR neunante et un débarque. Avec un seul représentant peut-être. Mais débarque quand même. Le coq aura sa revanche, quand bien même le butin sera partagé avec d’autres tribus, alliées de circonstances. Car le coq n’est pas seulement hargneux, il est aussi très fourbe. Il a prévu une coalition de barbares !

Nom de code : Barbarians

C’est simple, vous récupérez les rebus, les déçus, les méprisés, les opprimés d’ici et d’ailleurs. Vous les motivez, vous mixez le tout et vous obtenez une légion assoiffée de victoire. Le trophée obtenu, la 3è mi-temps sera légendaire. Préparez les fûts de cervoise, il n’y en aura jamais trop.

Reprenons-nous et évitons les projections fantasmatiques trop précoces. Avant les festivités, il faut batailler.

Me voici en territoire ennemi, sur le champ de bataille prévu. Sans surprise : c’est tout plat. De chaque côté trônent d’inutiles poteaux blancs en forme de H. Le choix du terrain révèle un manque de réflexion stratégique évident. Que de piètres stratèges ces Bruxellois. Quand je pense que Waterloo est à deux pas d’ici. Je les pensais plus aguerris. Tant pis pour eux, un cadeau est un cadeau et ils ne nous amadoueront pas.

L’heure passe, j’attends mes barbares de fortune. Les quatre factions ennemies s’échauffent de part et d’autres du terrain. Avec leurs maillots assortis, ils sentent plus la pédanterie que l’envie. Vous serez nos proies.

Voilà un individu isolé au maillot dépareillé. Celui-ci est des nôtres, c’est évident.

«-  Ola l’ami, qui es-tu donc ? Te joins-tu à l’invasion barbare ? »
« Salut je suis Samir. Euh, ouais, je joue avec l’équipe des Barbarians. Et tu es… »
«… remonté comme une pendule ! Sinon, je m’appelle Damien, ou Dam comme il est écrit sur mon maillot TR91 super stylé »
« ah… Tu viens de TR91 ? J’ai une licence TR91 justement »

Les dieux sont avec nous ! Deux coqs ! Deux fois plus qu’il n’en faut pour venir à bout de l’opposition. Décidément, c’est notre jour de chance.

« Mais dis donc l’ami Samir, je ne t’ai jamais vu à l’entrainement, comment se pourrait-il que tu sois du TR91 ? »
« J’ai pris une licence TR mais j’habite à Eindhoven. Cela me permet de jouer les sélections en Men+30 »

Et en plus c’est un international ! Je rêve. Les dieux nous gâtent. Presque trop. Où est le challenge à la fin ?

« Très bien, très bien. Ta présence me réjouit Samir. Mais où sont nos comparses ? J’ai hâte de les rencontrer. Notre supériorité semble acquise mais un plan de bataille sommaire pourrait nous éviter fourbure et courbatures»
« Tu vois les quatre enfants là-bas ? C’est notre équipe »
« Pardon ? »
« C’est notre équipe Barbarians : quelques adultes et des enfants. On nous en amène d’autres d’ailleurs. Le programme, c’est colonie de vacances pour l’après-midi »

Ce n’était qu’un piège ! Ils m’ont berné ! Cinq heures de route bouchons compris pour jouer avec des mini barbares. Maudits soient les Kituro !

Et bien soit, puisque la messe est dite, tâchons d’échouer la tête haute et le cœur grandi.

Dans notre malheur, Samir se révèle être un excellent éducateur, habitué à diriger les joutes juvéniles. Les enfants sont issus des clubs de rugby locaux, notamment le Kituro, et ont déjà les qualités (mais aussi les défauts) des rugbymen quand ils jouent au touch. La plupart joue quand même au touch depuis quelques mois. Ils ont quelques bases intéressantes. Ils sont également tous francophones. La communication n’en est que facilitée.
Les adultes, tous belges francophones aussi, nous rejoignent bientôt. Simon, Thomas et Jérôme viennent de Kituro. Ils ont une solide base rugby et jouent régulièrement au touch. Julie des Celtics est notre dame du jour. Elle joue depuis un an.

« Grand Samir, combien de temps avons-nous avant le début du carnage ? »
« Nous avons trente minutes avant de débuter contre le Kituro »
«Trente petites minutes… Ces enfants sont talentueux mais ils ne savent manifestement pas remonter un ballon, qu’allons-nous faire ? »
« Travaillons les Arrows »

Les enfants ! Venez faire une séance de trente minutes très très rigolotes de remontée de balle en Arrows, hum, qu’est-ce qu’on rigole !

Et les enfants s’appliquèrent, sans jamais râler. Et les adultes aussi. Ce ne sera pas parfait mais la base est là.

La première bataille commence contre le Kituro. Les barbares sont encore mal organisés. La gestion des changements approximative, les joueurs restent trop longtemps sur le terrain. Ils ne sortent souvent que lorsqu’un essai est concédé. La défaite 5 ou 6-0 fût honorable. Beaucoup de séquences Kituro n’iront pas à l’essai. Les enfants défendent naturellement bien, sans se jeter. Les couloirs sont bloqués. La défense parfois fermée spontanément. Des bases de rugby utiles. Finalement, ça prend surtout l’eau chez les adultes.

La deuxième bataille contre les Celtics (vainqueurs de la dernière coupe de Belgique) pointa la montée en puissance du jeune groupe. Une défaite 4-2. Des changements plus rapides, plus organisés (formation de binômes), des remontées plus efficaces (un peu plus entre adultes pour arriver dans les 10 derniers mètres plus souvent).

La troisième bataille sera celle du zénith. Contre Boitsfort. Cette équipe devait accueillir en son sein votre humble auteur/narrateur/héros désabusé. Ils l’ont finalement laissé à disposition des Barbarians. Monumentale erreur. L’équipe sait de mieux en mieux ce qu’elle a à faire, les choix de jeu sont plus efficaces. Même si la fatigue pointe, la victoire est au bout : 6-4. Dont beaucoup par les enfants.
Inutile de dire que les enfants sont très heureux d’avoir battu une équipe d’adultes. Et les adultes qui ont joué avec les enfants très heureux d’avoir battu une équipe d’adultes aussi.

Pas de temps mort, il est l’heure de la quatrième bataille contre Gent. Les jambes sont trop lourdes à ce stade, l’équipe décompresse un peu et la défaite est large (5-1 ?)
Sur une poule de cinq équipes, les Barbarians finissent quatrièmes avec une victoire.

Le temps de souffler quelques minutes, le match de classement pour la 3è place se jouera à nouveau contre Gent. Cette fois-ci les barbares seront plus solides, plus dangereux aussi. Les dernières forces sont jetées mais elles ne suffiront pas. Défaite 3-1 ou 4-2 sur un excellent dernier match.
La cohorte se dissout, le sentiment d’avoir honoré l’esprit du Barbarians.

A titre personnel, en plus du plaisir sur le terrain, j’ai pris du plaisir à aider Samir dans l’encadrement des jeunes. Ce qui est assez nouveau pour moi.
A toute fin utile, le butin ne fût pas nul, quelques biscuits locaux garnissant notre panier d’heureux participant.

Les Mercis
  • A Samir pour avoir réussi à driver et animer efficacement cette petite troupe. J’espère revoir ce Rooster de circonstance dans de prochains tournois, et idéalement avec nous.
  • Aux enfants qui ont tout donné sur le terrain, avec application. J’ose penser qu’ils se sont beaucoup amusés.
  • Aux membres adultes de l’équipe barbare qui ont aussi beaucoup donné. Un plaisir de passer un bout de la 3è mi-temps avec eux.
  • A Sarah, notre détachée locale, pour l’hébergement. On peut toujours compter sur elle
  • A Pénélope de Boitsfort, qui m’avait proposé de rejoindre son équipe, et un gîte pour la nuit, si besoin.
  • Aux Kituro pour l’organisation de ce sympathique tournoi, qu’ils ont remporté. On ne les arrête plus.
  • A la Vedett, sympathique bière belge de type IPA qui a flatté mes papilles


Les Désolés
  • Pour ne pas avoir retenu tous les prénoms des enfants. Il y avait Mylo, Oscar, Harrold, peut-être un Romain et Kevin mais je ne suis plus sûr.
  • Pour tous les choix de jeu pourris que j’ai pu faire